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                       LE PÈRE DE LA CHAIZE.                             33
par un de ses parents (1), qu'il se sentit invinciblement attiré
vers la compagnie de Jésus. Son esprit, sa piété, la mémoire
encore vivante du P. Coton, et l'appui d'un oncle membre de la
même compagnie, « célèbre, dit M. de Boze, par sa science et
l'austérité de ses mœurs , » le firent accueillir avec empresse-
ment.
   Après deux ans d'épreuves, il vint h Lyon pour y étudier la
philosophie. Mais son intelligence était si vive, qu'il devançait le
plus souvent les leçons de ses professeurs; aussi fut-on obligé, pour
donner une pâture suffisante à cet esprit affamé de science, de
lui faire approfondir en même temps l'étude des belles-lettres,
sous le père d'Aix, son oncle (2),
   Ces premières études terminées, il fut appelé à professer pen-
dant quelque temps les Humanités. Puis, il étudia la théologie,
et, son cours achevé, on l'envoya à Rhodez pour s'y préparer à
ses derniers vœux. L'année suivante, rendu à la province du
Lyonnais, il enseigna la philosophie d'une manière si brillante,
que de toutes parts accoururent à Lyon, pour se presser autour
de sa chaire, de nombreux disciples (3).
   Sa méthode ne ressemblait en rien à celles usitées jusqu'alors,
et, comme elle fut jugée excellente par le public et par les Jé-

   (1) Jacques Coton, seigneur de Chenevoux, frère du Père Coton con-
fesseur de Henri IV.
   (2) Nous empruntons à l'éloge du Père de la Chaize, par M. de Boze,
la plupart des détails qui se rapportent à l'époque antérieure à son arrivée
à la cour.
   (3) En 1662, madame Deshoulières adressa au P. de la Chaize son
Ëpître chagrine, contre l'hypocrisie. Connaissait-elle le Révérend Père?
C'est ce que l'on ignore. On ne pourrait se livrer sur ce point qu'à de
vaines conjectures. Dans un intéressant artiele qu'il a consacré aux deux
Deshoulières et qui a été inséré dans cette Revue, M. Péricaud aîné sup-
pose que l'auteur de l'Epitre chagrine, à son retour du Forez où elle avait
séjourné quelque temps en 1672, chez des personnes de sa connaissance,
dat venir à Lyon et qu'elle y vit probablement le célèbre Jésuite. Nous
nous contentons d'enregislrer cette hypothèse qui pourrait bien n'être pas
dénuée de vérilé.
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