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DE GUICHENON. 17 les principales fêles de l'année. Sous ce double rapport, ces Pères avaient su conquérir l'estime et les préférences des habitants. Aussi la délibération du Conseil général de la ville, que nous avons reproduite, expression des vœux et de la pen- sée de tous, tend-elle exclusivement à remplacer la mission parla résidence, mot auquel était attachée l'idée de stabilité et de perpétuité. Plus accessibles, plus répandus, plus mêlés au monde et à ses affaires que les Dominicains, les Jésuites avaient su se faire, dans toutes les classes de la société, des partisans et des amis. Leur éloquence, vive, animée, péné- trante attirait autour de la chaire sacrée un concours consi- dérable d'auditeurs, et les fruits de leur prédication étaient aussi salutaires qu'abondants. La pompe et l'éclat qu'ils savaient donner aux cérémonies religieuses faisaient de l'é- glise un centre de pieuse et agréable distraction, qui charmait le peuple. D'autre part, les jeunes Bressands qui faisaient leurs études au collège de Lyon, rentraient chaque année dans leurs familles perfectionnés, non-seulement au point de vue de la science, mais encore à celui de la politesse, des bonnes manières et des agréments extérieurs. Le système d'éducation suivi par les RR. PP. avait pour résultat le per- fectionnement simultané de l'esprit et du corps. Les exercices publics qui terminaient leur année scolaire offraient à l'ad- miration intéressée des parents des représentations scéniques composées par les RR. PP., et dont leurs élèves étaient les interprèles, ou si l'on veut les acteurs exercés et applaudis. On jouait sur les théâtres de la Compagnie, la tragédie, la comédie et même le ballet. En admettant et en exploitant ces plaisirs mondains, ils se proposaient de les régler et de les épurer. Ils cherchaient à faire du théâtre une récréation innocente et morale, à l'exemple de l'un de nos plus illustres évéques deBelley, Jean-Pierre Camus qui, pour combatire le goût dangereux des lectures romanesques, composa une foule 2