Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   ADRIEN PELADAN PÈRE
                      JOURNALISTE A LYON
                                             (1856-1870)

      Une série de lettres écrites, de 1851 à 1861, par Adrien Peladan père, à l'avocat
grenoblois Paul Gariel I, donnent quelques détails inédits sur le père du futur Sâr, sur
les deux périodiques qu'il créa à Lyon et sur l'organisation du parti légitimiste dans
notre ville au début du Second Empire — plus précisément en 1857.
      Né au Vigan, le 8 septembre 1815, Adrien Peladan débuta en littérature par des
recueils de vers et des poèmes où se révèlent — avec sa foi exaltée et la tournure mys-
tique de son esprit — les qualités d'imagination et de lyrisme qu'il transmit à ses deux
fils. Ces premières œuvres s'appelaient : Mélodies catholiques (1840), Eloge de Xavier
Sigalon, poème, précédé des Deux muses (1842), Hommage à la Ville d'Aiguës-Mortes,
poème (1843), Une gloire du catholicisme ou La conversion de Louis Ratisbonne, poème
(1844), Effusions catholiques, poème (1845). Entre temps, Peladan avait fait le voyage
de Rome où il avait été reçu membre de l'Académie des Arcades et où Grégoire XVI
l'avait nommé chevalier de l'Éperon d'Or et de Saint-Sylvestre.
      L'époque troublée de 1848 fit du chevalier Adrien Peladan un journaliste. Seul,
sans appuis, sans argent, il fonda à Nîmes, une feuille politique, l'Etoile du Midi,
qu'il dirigea et rédigea « pour l'amour de Dieu » et où il soutint, pendant trois ans, la
doctrine du « Droit National ». Les partisans du Droit National — de Genoude et le
marquis de La Rochejaquelein à leur tête — voulaient concilier le principe de la monar-
chie légitime avec les droits de la souveraineté populaire et rétablir, par un appel au
peuple, le comte de Chambord sur le trône de Charles X. Cette doctrine avait à Nîmes
de nombreux adeptes parmi les ouvriers du fameux « enclos Rey ».

     1. Ce dossier, que M. R. Laurent-Vibert a bien voulu notjs communiquer, contient 24 lettres inédites
d'Adrien Peladan père à Paul Gariel ; 6 écrites de Nimes (février-août 1851), i de Paris (novembre 1853)
et 17 de Lyon (mars-décembre 1857, mai 1861).