Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                                __ 7 —

      Ce prospectus x se termine ainsi :
     « Sous les étreintes de l'Administration, la France a donc perdu toutes
ses franchises municipales et provinciales, et les assemblées légales, qui se
peuvent former hors de Paris, fonctionnent dans le cercle le plus rétréci.
Ce système a porté ses fruits ; la vie publique s'est peu à peu retirée des
départements ; la vie publique, cette âme de toute nationalité, est à peu
près éteinte aujourd'hui partout ; hors à Paris, et par suite d'une situation
si funeste, les intérêts matériels ont souffert et les intérêts intellectuels ont
été presque anéantis ».

      Suit une longue introduction non signée où sont expliquées les raisons
de hâter la décentralisation intellectuelle et administrative de la France.
      La France est vaste, y dit-on en substance. Depuis le Rhin jusqu'aux
gaves des Pyrénées, bien des populations diverses, parlant des dialectes
différents, cherchant des intérêts qui ne sont pas les mêmes, se trouvent
réunies. La nature, leurs besoins les empêchent de s'accommoder d'une
règle unique.
      Mais la France n'est vaste que géographiquement, politiquement, elle
est bien petite et quelques lieues de tour la contiennent ; le mur d'octroi de
Paris en est la frontière. Paris a absorbé toute la vie, pompé tout le sang des
provinces. Des villes comme Lyon, Bordeaux, Rouen, Toulouse, Nantes ne
jouent pas le rôle qu'elles devraient avoir. Plus tyrannique que sous n'im-
porte quel roi, l'administration française nous serre dans son étau. Le gou-
vernement peut ainsi bien plus facilement nous diriger ; tout est centralisé
en ses mains et il n'a plus à compter qu'avec l'opinion publique de la capi-
tale ; le reste de la France ne compte pas.
     Suivent des considérations historiques. Les Gaulois, cependant fort
opprimés par les Romains, avaient conservé un certain système municipal
qui leur permettait la conduite de leurs affaires commerciales. Dans les
moments les plus périlleux de notre histoire, par exemple sous Charles VII,
ce qui nous a sauvés de l'étranger ce furent nos libertés locales.

     i. Ce prospectus est extrêmement rare et ne figure pas dans mon exemplaire de la Revue provinciale. La
Bibliothèque nationale le possède heureusement.