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son presque homonyme Lucien Solary, F. de Vaugelas, J.-M. Villefranche, etc.
Mais, depuis 1863, un des plus précieux auxiliaires du Chevalier Peladan sera son
fils aine Adrien, le futur médecin homéopathe (1844-18885) 4,


                                                   m
      Le directeur de la France littéraire était un indépendant. Après un an de séjour à
Lyon il ne connait pas encore « le correspondant de l'entourage de là bas », le repré-
sentant du comte de Chambord à Lyon. Ce représentant est alors le baron de Jerpha-
nion, « frère de l'évêque » 5 ; Peladan l'appelle « M. de Zerphanion ». C'est par
hasard qu'il va le trouver, en mars 1857, pour lui présenter un vieil officier qui sollicite,
en récompence de ses services, « un souvenir de l'exil », et qui recevra « le cachet du
prince avec sa signature et ces mots : donné à M. tel ».
      Après cette première entrevue, Peladan croit devoir communiquer « la pensée de
(sa) publication » au « confident de la direction » et l'inviter « à devenir (son) lecteur ».
Le baron de Jerphanion lui répond qu'il ne peut « s'associer en rien à l'entreprise »
d'un homme qui a soutenu « cette utopie », « ce schisme qui se faisait appeler le droit
National ». Il lui reproche d'avoir, dans l'Etoile du Midi, «osé» donner comme authen-
tique, une lettre « apocryphe » du comte de Chambord — la lettre du prince à M, de
Pastoret sur le suffrage universel, document publié par VEmancipateur et par l'Etoile
du Midi et que le comte de Chambord n'a jamais fait démentir, dit Peladan. Peladan,
profondément blessé, envoie au « chef Burgrave » ces lignes, qu'il communique ensuite
à Paul Gariel :
      « M. le baron, je n'avais pas provoqué les invectives que vous m'avez écrites.
J'aurais le droit de les réfuter comme elles le mériteraient, je ne le ferai pas pourtant.
Mais, si je ne viens pas entamer une question qui nous mènerait loin, je protesterai
du moins carrément contre vos insinuations et vos qualifications. Je vous dirai ma
pensée sur les favoris du prince : Sully demandant à Henri IV s'il était fou, parce que
le roi voulait que son ministre partageât ses faiblesses, Sully, dis-je, me paraît plus grand
alors que tous les courtisans du monde réunis. Pour moi, je n'attends rien des puissances,
je ne leur demande rien que le droit de les servir, malgré elles s'il le faut. Je suis heureux
de penser que tous les Index ne sont pas ceux de Rome et que le vôtre surtout est de ce
 nombre. L'Etoile du Midi et moi avons fait notre devoir. Les cendres de ce journal, comme
 vous parlez, sont entourées de toutes les affections de mon âme; bien osé qui y touche».
      Et Peladan, après avoir qualifié très irrespectueusement « le représentant de là-bas »,
affirme à Paul Gariel qu'à Lyon « les 9 /io des légitimistes ignorent sa qualité ». Il n'est
pas plus indulgent pour les autres membres « de la direction » :


    4. Voir, plus loin, note 29.
     5. Le baron Jules de Jerphanion, frère de l'archevêque d'Albi, né vers 1807, mort à Lyon, place Belle-
cour 30, le 30 janvier 1894.