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— 62 — comme le Bassus des epistulae de Symmaque, il est resté v(ir) s(pectabilis)1. 3. Détail qui a contribué à créer la confusion, mais qui, à la réflexion, doit la dissiper, les deux personnages ont obtenu le même gouvernement : celui de Campanie ; mais, tandis qu'Auchenius est dit proconsul v (ice) s (ac- ca) iudicans sur les dédicaces qui lui sont consacrées 3, Bassus n'a sûrement point cumulé cette juridiction d'appel avec le proconsulat dont il fut investi : sur une inscription, il porte le titre, plus lourd d'honneur que d'attribu- tions, de provisor eiusdem provinciae 3 ; sur les autres, il est proconsul, sans plus 4 ; et cette différence, qui n'est pas mince, achève, en bonne logique, de les séparer. Groupons, maintenant, tous nos renseignements. Il y a eu, au IVe siècle, deux clarissimes du nom d'Anicius Auchenius Bassus, qui se sont succédé au proconsulat de Campanie, sans se confondre. L'un a pris pour agnomen : Auchenius ; c'est le préfet de la ville qu'a rem- placé Symmaque. L'autre a pris Bassus pour agnomen ; dans les inscriptions qui nous parlent de lui, il ne s'est pas avancé dans la carrière plus loin qu'un gouvernement provincial ; il est resté, dans sa vieillesse, le vir spectabilis que nomment les epistulae de Symmaque ; et, rentré dans sa patrie arlé- sienne, in... Arelatensi, c'est lui qui, au cours de l'hiver 399-400, a recueilli dans ses pâtures de Camargue, les « chevaux curules » 5 achetés en Espagne par un père prévoyant pour Q. Memmius Symmaque, candidat à la préture. S'il en est ainsi, peu nous importent en cette étude les rapports que soutenaient entre eux ces deux Anicii, si Bassus était le frère aîné ou le père d'Auchenius : c'est, en effet, à Bassus, à l'exclusion d'Auchenius — et cela seul nous intéresse —, que l'épigraphie attribue l'honneur d'avoir relevé le stemma déchu des Anicii: Bassi. \ Anic[i]o Auchenio \ Basso, v(iro) cflaris- simo),proco(n)s(uli) | Camp(aniae),provisorieius\demprovinciae, restitutori generis \ Aniciorum 6. Par son père, notre Bassus n'était donc point un Ani- cius, et c'est sur lui qu'il convient de reporter l'impeccable raisonnement de Seeck, suivant lequel la restauration de cette gens éteinte s'est faite par le 1. Cf. C. /. L., XIV, 2917 et C. /. Gr., 2597 où le cognomen Auchenius est omis. Sur la difficulté de se reconnaître parmi les tituli mentionnant Anicius Auchenius Bassus, cf. Borghesi, Œuvres, VIII, p. 199-200. 2. C.I.L., VI, 1679; IX, 1568,1569; X, 6656; NotiziedegliScavi, 1892, p. 166, 3. C./.L., XIV, 2917. 4. C. /. Gr., 2597 ; C. /. L., X, 3843 ( {). Il est impossible d'attribuer C. /. L., X, 518. 5. Symmaque, Ep., IX, 20 : Equorum curulium paranda nobilitas est. 6. C.I.L.,XIV,2917;cf.C.I.L.,X,5651.