Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                              — 97 —
    En somme, Péladan n'a pas voulu frayer avec les rédacteurs du journal légitimiste
lyonnais ; il a cru « prudent de ne pas faire de visites ».




      Au début — en avril 1857 — Péladan se montre assez satisfait du succès de la
France littéraire :
      « Lyon ne va pas mal. Ville lente, difficile à mener, mais enfin ville où il y a à faire.
J'ai ici quelques hommes qui m'appuient ».
      C'est surtout le docteur Xavier Bastide " qui le « pilote » ; Fauteur de Branlebas,
les « satires littéraires et morales en vers » dont il a été question plus haut, «occupe une
position influente à la Croix-Rousse » où il habite, Grande-Rue, 14.
      Péladan écrit, en juin de la même année :
      « Je suis en mesure ici de former un excellent comité Droit National, quand je le
voudrai. Je ne crois pas qu'il faille rien presser, pour ne pas effaroucher les hommes de la
Gazette de Lyon ; je m'abstiens donc. Un jour me suffira pour cela, si jamais il y a autre
chose à faire qu'à observer et savoir où prendre de vrais amis ».
      Puis, en juillet:
      « A Lyon, les uns aiment notre journal, d'autres le craignent. On le lit. Vous verrez,
au numéro 41, le travail d'un homme estimé ici comme savant, M. Péricaud aîné, ancien
bibliothécaire... I 2 . M. Péricaud est un savant que les Orléanistes ont banni de la ci-
devant bibliothèque dont il était conservateur ».
      Dans d'autres lettres, le directeur de la France littéraire nomme quelques-uns de
ses collaborateurs et amis : « M. Gaspard Bellin *3 est riche, érudit, le premier juge sup-
pléant du Tribunal de Lyon, et, quoique ne pensant pas tout à fait comme nous, pou-
vant nous être utile. Il va collaborer ». G. Bellin commença peu après dans la revue la
publication des Silhouettes du jour. Abus, vices, travers ou les souhaits d'un bonhomme à
ses concitoyens. Ces articles étaient signés « Dvitiya Durmanas, Vasiya de Bénarès».
      Puis M. (Sauveur) Jacquemont x4, un magistrat démissionnaire, « parfait d'ortho-
 doxie politique»; M. (Edouard) Allut *5, ancien officier de la garde ; le bruit court, en
 août 1857, que le comte de Chambord l'a fait appeler à Genève, «bien que M. Allut ait
 été en quelque sorte du Droit national ».

      11. Le docteur Xavier Bastide, né à Lunel en 1800, mort dans la même ville en 1862, a laissé des re-
cueils de poésies: les Mandragores(i8s$),Floconsdeneige(i8^6),Branlebas, satires littéraires et morales (1857).
      13. Antoine Péricaud, dit Péricaud l'ainé (1783-1867), avoué, bibliothécaire de la Ville, membre de
l'Académie de Lyon. Il donna d'abord à la France littéraire Cinquante épigrammes de l'anthologie grecque,
traduites en vers français par X (1857), puis Notice sur Amédée de Talaru (1858), Notes et documentspour servir
à l'histoire de Lyon au XVIIe siècle, etc. Sa place de bibliothécaire fut donnée au docteur Monfalcon en 1847.
      13. Gaspard Bellin, né à Lyon en 1815, mort le 3 avril 1891, auteur de nombreux ouvrages sur Lyon,
en prose ou en vers.
      14. Sauveur Jacquemont, mort à Fontaines-sur-Saône, le 3 octobre 1874, à l'âge de 81 ans ; un des
collaborateurs de Péladan à la France Littéraire.
      15. Edouard AUut, administrateur des Hospices de Lyon, né vers 1797, mort le 8 avril 1867.
     Rev. Lyon.                                                                                      7