Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                              — 25 —

 1822-1823, par suite de la gelée, elle perdit « au moins un quart de sa con-
servation » ; soit. Mais ce n'étaient pas la gelée et les pluies de cet hiver seul
qui avaient rendu noirs comme charbon les fonds et les entrelacs d'un grand
nombre de panneaux. Le demi-aveu du mauvais état primitif est dans un
autre passage d'ArtaudI : « Malheureusement, on l'avait laissée trop long-
temps exposée à la pluie dans un lieu bas, et le ciment qui était déjà décom-
posé en partie, le fut encore davantage, lorsqu'on voulut la détacher du sol».
Quand le ciment d'une mosaïque est décomposé en partie, il n'y a guère
chance qu'on la découvre intacte et il est bien* difficile qu'on ne la dégrade
pas davantage en la découvrant. Artaud a donc réparé sur l'image les dom-
mages subis par l'objet. Nous savons déjà qu'il est coutumier de ces liber-
tés a. La comparaison des panneaux utilisés pour la restitution avec les
parties correspondantes de la planche nous fournit une autre raison de
croire que cette image n'est pas exacte dans le détail. Entre la figure et
l'objet, animal ou sol, il y a souvent de sensibles différences. Inexactitude
plus grave, tous les animaux n'occupent point dans l'image la place qu'ils
avaient dans l'original. La chouette, qui n'a pas été utilisée pour la restitu-
tion, mais existe encore, je dirai tout à l'heure où, regarde à droite, quand elle
est posée normalement. Par conséquent, dans l'original, elle faisait partie,
soit de la moitié inférieure gauche, soit, posée en sens inverse, de la moitié
supérieure droite. Or, sur la planche, elle est le troisième animal, en partant
du bas, de la première rangée longitudinale droite ; elle regarde à gauche.
     De même qu'il nous trompe, dans son album, en nous faisant voir
intacte la mosaïque à peine remise au jour, de même Artaud, dans sa notice
de 1835, exagère le délabrement de la mosaïque sur le point d'être enlevée.
« Nous ne pûmes sauver que le tableau du milieu et quelques panneaux
dont nous fîmes une moins grande mosaïque... ». Si l'on prenait ce témoi-
gnage à la lettre, douze panneaux seulement auraient été sauvés, les douze
qui, dans la mosaïque réduite, entourent le tableau central. Or, en considé-
rant le dessin annexé au traité de Bernard et Jamey avec la ville, dessin
conformément auquel ils s'engagent à effectuer la restauration, nous consta-

   1. 1835, p. 121 ; comp. Comarmond, Description..., p. 690.
   2. Chap. I, § V, n° 2, et surtout chap. II, § II, n° 2.