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— 69 — manie*, mais qui, en réalité, n'était que la sœur de Pompeius Paulinus II et avait pour père le chevalier d'Arles promu préfet de l'Annone, Pompeius Paulinus I 3. Cette filiation de Pauline cadre admirablement avec les conditions du second mariage de Sénèquç. En 49, celui-ci avait 54 ou 55 ans 3, tandis que Pompeius Paulinus II, consul suffect en 55 au plus tard S venait sans doute à peine de dépasser sa trentième année, et n'avait point de fille en état d'être épousée. Au contraire, le fait qu'en 49 Sénèque a épousé la sœur d'un homme de trente ans confirme et justifie, sans l'exagérer au détri- ment des vraisemblances, l'impression, que la lecture des Lettres à Lucilius inspirait déjà à Juste-Lipse 5, d'une assez grande différence d'âge entre les deux époux. Sœur aînée de Pompeius Paulinus II, Pauline aurait encore eu près de vingt ans de moins que son mari ; sœur cadette de Pompeius Pauli- nus II, elle fut d'environ 30 ans plus jeune que Sénèque. En outre, en donnant Pompeius Paulinus I pour beau-père à Sénèque, nous renforçons la chronologie traditionnelle qui, par des raisonnements indépendants les uns des autres,fixe,d'une part, à 49, le mariage de Sénèque avec Pauline, et, d'autre part, à 49, la rédaction de Y Ad Paulinum de brevita- te vitae : l'accord de ces deux dates éprouve la validité de chacune d'elles et, par voie de conséquence, situe comme le pressentait Hirschfeld6, entre 48 et 55, le passage de Pompeius Paulinus I à la préfecture de l'Annone : aussi bien, en 55, pouvait-il se démettre de cette fonction sans inconvénient ni regret. Sonfils,Pompeius Paulinus II, parvenait, dans le cours de cette même année, au consulat ; et son gendre, qui devait y accéder à son tour l'année suivante i, était devenu, depuis la mort de Claude survenue l'année précé- dente, le personnage le plus influent de la cour impériale. 1. Tillemont, I, p. 554. 2. Dessau, après Hirschfeld, dans la Prosopographia imperii romani, III, p. 69, n° 479 et p. 73, n° 568, et dans l'Hermès, toc. cit., p. 193. 3. Cf. Rossbach, dans la Realencyclopâdie Pauly-Wissowa, I, c. 3341. 4. Cf. supra, p. 66. 5. Voir, sur ce sujet, R. Waltz, Rev. Et. anc, VII, 1905, p. 335. L'argumentation de Juste-Lipse re- pose sur un passage des lettres à Lucilius (Ep. 104) qui n'est peut-être pas aussi probant qu'il l'a cru ; mais sa conclusion paraît s'harmoniser avec la teinte générale de tous les textes qui, à propos de Sénèque, nous parlent de Pauli ne (cf. Tac, Ann., XV, 63 et 64). 6. Hirschfeld, Philologus, 1870, p. 95. 7. Cf. Rossbach, op. cit., loc. cit., c. 3343.