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— 13 — Tous deux concluaient que les révolutions sont toujours le fait des Parisiens sans patrie et sans race. Ce qu'il y a de stable et de vivant dans le monde français est représenté par nos provinces. Tous deux excluaient le cosmopolitisme comme funeste dans ses apports. L'un et l'autre étu- dièrent nos vieilles franchises communales et, à ce sujet, l'influence de Tocqueville sur Gobineau fut indéniable. Ce dernier, avec plus d'acuité et de vigueur peut-être, divisant la. France en deux parties bien carac- térisées: celle qui a connu les libertés municipales, c'est-à -dire la France du Nord où vont toutes ses sympathies, et celle qui ne les a pas connues, la France du Sud, romanisée et asservie. Bien plus, Gobineau rêva d'une vaste organisation provinciale ayant son siège à Paris. La capitale aurait centralisé les articles que les provinces devaient dicter. Nous eûmes, depuis, des journaux chargés de défendre et de grouper les intérêts des départements, tels le Savoyard de Paris, Rhône et Loire, etc.. En même temps Gobineau stimulait la presse régionale, donnant à la fin de chaque numéro de sa revue un bulletin départemental où l'opinion des périodiques des grandes villes est soigneu- sement enregistrée. C'est là un fait d'importance. Depuis 1870 les dépar- tements possèdent de riches et puissants organes qui dirigent l'opinion de leurs concitoyens sans prendre à Paris leur mot d'ordre. On peut même avouer que des journaux comme la Dépêche de Toulouse, le Journal de Rouen, le Nouvelliste ou le Progrès de telle autre ville, etc., font une sérieuse concurrence à la presse parisienne. A l'époque de la Revue pro- vinciale il n'en était pas de même, et il revient à l'honneur de Gobineau d'avoir montré qu'en cas de guerre et Paris assiégé, le salut viendrait de l'intérieur de nos régions. La Revue provinciale est ainsi pleine d'aperçus sur un mouvement qui, par suite de son extension chaque jour plus grande, requiert l'activité intellectuelle de nombreux sociologues et économistes. Hélas ! la Revue provinciale ne devait pas tarder à succomber. La mortalité des enfants âgés d'un an est effrayante. Il serait aisé de montrer, par une ingénieuse statistique, que cet âge est funeste aux périodiques mensuels. Dès le troisième numéro les abonnés, dont la moyenne était de trois par jour, ainsi que nous l'avons vu, cessèrent d'affluer. Je ne pense