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                    LE PROFESSEUR OLLIER                   187

   La question des résections présente cet intérêt spécial
qu'elle ne peut être jugée par le résultat immédiat ; le
temps seul montre leurs avantages incontestables. Et c'est
une preuve des plus probantes de sa vaste intelligence, de la
sagacité de son jugement, de sa foi en sa méthode, que de
lui voir appliquer cette thérapeutique dont il ne pourra
vérifier les conséquences que dans quelques années, mais
qu'il prévoit telles qu'elles se réalisèrent.
    Au congrès de chirurgie de Lyon, en 1894, il présentait
 à l'assistance cinquante-huit de ses plus anciens réséqués :
quelques-uns avaient subi la résection depuis trente ans.
Les résultats palpables prouvaient non seulement la réalité
de l'excellence du procédé, mais encore la permanence du
 bien réalisé par les opérations conservatrices, que l'illustre
savant préconisait depuis trente-cinq ans.
    Il y a quelques années, l'Institut n'ayant plus de prix à
lui décerner, et voulant se l'attacher mieux que comme
correspondant et associé national, titre qu'il lui avait
décerné en 1885, lui offrit un fauteuil. Ollier sincèrement
attaché à l'Ecole lyonnaise, aimant passionnément son ser-
vice hospitalier, ses élèves, ne voulut pas se séparer d'eux.
L'Institut exigeant de ses membres titulaires le séjour à
Paris, il ne fut pas candidat, donnant ainsi un bel exemple
de protestation contre la centralisation à outrance des
forces vives de la province à Paris. Plus tard, cédant
aux nouvelles instances de ses amis, ayant terminé son
ouvrage sur les résections, et aspirant à un peu de repos
en restreignant sa clientèle, pour se donner plus exclusive-
ment à la science, il consentit à laisser poser sa candidature.
Mais cette fois, refusant de comprendre les raisons qui
l'avaient empêché d'accueillir ses premières offres, l'Institut
lui tint rigueur de sa délicatesse et de sa conscience