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46              RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES

   Le christianisme, en substituant son culte à celui des
dieux de l'Olympe, supplantait et proscrivait l'étranger,
l'ennemi de ses croyances, qui avait pratiqué la persécution
avec les raffinements de cruauté que l'on connaît; la masse
du peuple, même la portion sceptique et indifférente, à
défaut de conviction, pouvait s'unir avec les prêtres chré-
tiens dans un but de réprobation contre la domination
étrangère. La nouvelle croyance, du reste, avait plus de
points de ressemblance avec le culte primitif, druidique ou
mégalithique, qu'avec le panthéisme romain.
   A Pizey, le rempart extérieur en pierres sèches est un
chirat en couronne, analogue à ceux de Châtelard sur
Courzieu, du cret des Payes sur Duerne, de Bélize sur
Pélussin et, surtout, à peu près conforme à celui du Chatel
près Saint-André-la-Côte. Toutefois, cependant, à Pizey,
le fossé entre l'enceinte centrale et le rempart extérieur, est
l'ouvrage le plus compliqué de tous ceux de ce genre que
nous avons vus.
   Nous n'avons trouvé sur la roche dominant verticale-
ment le sud-est, rien qui rappelle le travail des Philolithes :
ni cuvette, ni bassin, ni cupule ; mais cette roche avait
certainement, à l'époque mégalithique, une signification
importante et d'un haut intérêt. Le sol en contre-bas de-
cette roche, à l'est, est resté noirâtre et cendreux, comme
celui de tous les lieux où l'habitation de l'homme s'est pro-
longée pendant de longs siècles. Il est certain, pour nous,
et, après examen, il sera évident pour tous, qu'à l'abri de
ce rocher vivait, garantie des vents du nord et de l'ouest,
une colonie de Philolithes : l'abri était facile à établir avec
quelques branches d'arbres recouvertes de genêts et de peaux
d'animaux; c'était un séjour enviable pour l'homme primi-
tif qui recherchait les hauts lieux pour son habitation.