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les biens qui leur seraient légués par testament, ils pro-
mirent aussi de ne jamais acheter un bien alodial du
chapitre, sans sa permission. Le sort des serfs, leur partage
équitable, quand des deux époux J'un appartenait à Lutry
et l'autre à la cathédrale, fut également réglé à l'amiable
et avec quelque souci de leur sort et de leur liberté (1).
   Une négociation d'une autre importance avait précédé
celle-ci: elle avait été menée à Rome et elle aboutit à la
seconde bulle du pape Urbain II en faveur de la Primatie de
Lyon.
   Des trois métropoles, soumises par Grégoire VII au siège
de saint Irénèe et de saint Eucher, Rouen et Tours s'étaient
inclinés; mais à Sens on avait protesté ; ni le concile de
Clermont, ni ceux de Tours et de Nîmes, ni la fulmination
de l'interdit n'avaient abattu la fierté de Richer. Vainement
Yves de Chartres, le plus savant de ses suffragants, lui avait
écrit: « Ne raidissez pas vos bras contre le torrent», la
mort avait trouvé inflexible le prélat sénonais. Daimbert
n'eut pas, après lui, de meilleures dispositions et il se van-
tait, un peu partout, que le pape ne lui avait pas demandé,
en le sacrant, de reconnaître la juridiction primatiale.
Hugues n'hésita pas à recourir immédiatement au Souve-
rain-Pontife : les circonstances étaient des plus favorables.
Saint Anselme, lié avec lui par la plus étroite amitié; avait
passé quelques semaines dans son palais et se rendait à
Rome. Une députation'se joignit à lui ; elle était composée
d'ismidon, évêque de Die," ancien chanoine de Lyon, de
Girin le Chauve, chapelain, et de nôtre vénéré doyen. Il
eut donc l'honneur d'être l'ambassadeur de notre église près
du Saint-Siège. Il en soutint les droits, il en défendit les

  (1) 12 décembre, IIII, De Luslriaco. Cari, de Sàv. n° 939.