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CAUSERIE D'UN BIBLIOPHILE 309 philie est devenue un sport et le snobisme aidant, le goût des livres, aimable et douce passion, une toquade désor- donnée, habilement entretenue par les grands libraires. Aux vrais bibliophiles, aux sages, il ne reste plus qu'à assister en philosophes à cette sarabande de névrosés. Quelques-uns se réfugient avec délices dans l'étude de la bibliographie, science de l'avenir; ils deviendront ainsi d'indispensables auxiliaires pour les historiens, les savants, les chercheurs. * Les ventes lyonnaises de l'an dernier, saison de 1896-97, ont été si insignifiantes que je n'ai pas cru utile de les men- tionner. Celles de cette année, plus nombreuses, n'offrent qu'un intérêt médiocre, il faut en excepter toutefois trois petites ventes que M. Ebrard a eu la bonne fortune de diriger et qui ont été suivies avec une certaine animation. Comme de coutume, nous nous arrêterons seulement sur les livres lyonnais. Les grands ouvrages de nos historiens, ceux que j'appelle nos classiques, sont toujours délaissés; on se porte de préférence vers les curiosités, les spécialités. Ainsi les statuts de corporations, les règlements de confréries ont été très recherchés, et même en état médiocre, ont atteint de jolis prix. Les quelques notes suivantes indiqueront exactement la tendance du marché des livres anciens à Lyon, marché à peu près nul aujourd'hui en dehors de la salle des ventes. Vente du 24 janvier 1898. — NOTICE D'UNE PETITE COLLEC- TION DE LIVRES SUR LE FOREZ ET LE LYONNAIS. Ces livres proviennent de la bibliothèque de feu l'abbé C..., membre a