Revue du Lyonnais » série 5 - n°25 ( 1898 ) » pp.186

l86           LE BOTTIER DE SAINT-GEORGBS

Je fais des oraisons, j'agonise de prières,
Les drôles se gondolent. Ils se fichent en colère,
Et me sautent dessus, me font asseoir dans Feau,
Tirent mon sarcifix, trouvant ça rigolo.
Moi., je joue des guibolles ; j'avais une venette !
J'enfile les traverses..., et sans ma comprenette
Que j'avais pas perdu, pour sûr, c'est pas douteux,
J'étais estourbiné comme un bidet morveux.
          AMANDA,   sa main sur le front de Guignol.
Ces petits gueux ! vit-on jamais tant de malice !
                     GUIGNOL(à part)
Dessus'mon cotivet, sa menotte... ô délice!
                          AMANDA
Çà va-t-y mieux ?
                          GUIGNOL
                     Merci, j'ai, plus de mal.
                      PIETRO   (à part)
                                                   Vraiment
C'est trop d'émotion pour un remerciement.
Je ne me trompe pas, il l'aime l


                        SCÈNE IV
Les   MÊMES, GNAFRON.   (7/ est un peu gris et entre en tenant
                  un panier de bouteilles.)
                          GNAFRON
                                              C'est étrange !
Voilà tantôt vingt ans que tous les jours je range
Mes chopines de vin dans un coin bien couvert,
A droite cachet rouge, à gauche cachet vert.
Pas un chat n'entre là, j'ai la clé dans ma poche.