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i66 UNE VISITE remplit l'espace et fait frissonner les feuilles; l'eau suit son cours et entraîne les images qu'elle reflète et le ciel, qu'il soit pur ou couvert, envoie sur chaque chose sa juste par* de lumière et d'ombre. Quand on a passé des journées entières dans une expo- sition, à voir et revoir chaque pièce avant de choisir celles qui conviendront au cadre d'une revue; quand on s'est longuement attardé devant, un paysage ou une scène d'in- térieur, on y revient poussé quelquefois par l'inconscient désir de les modifier «n imagination. Quand vingt fois on a contemplé un portrait, on arrive à surprendre les points de contact, qui le relient intimement à son modèle ou la subtile démarcation qui l'en sépare;il est inutile d'ajouter que ces impressions n'émanent que des portraits méritant ce titre et ne touchent en rien au convenu,à l'arrangé de nombreuses images cataloguées sous ce nom. A côté du portrait qui doit représenter la synthèse d'un être, nous plaçons les études de figure qui doivent person- nifier un symbole, rappeler une légende ou marquer un passage d'histoire, et, comme point de repère à nos observa- tions, nous prendrons l'unité qui caractérise les œuvres des grands maîtres du genre et dont le secret réside dans la cor- rélation entre l'attitude* l'expression et le trait physiologique. Et maintenant, revoyons une fois encore tous ces visages devenus familiers. Le beau Portrait de M. S. par M. TOLLET que l'on admire à la première visite, qu'on revoit avec plaisir à la seconde, finit par donner l'impression d'une rencontre habituelle avec quelqu'un qjaï vous rappelle chaque fois la même idée, exprimée, en mêmes termes. Cette expression, qui inquiète jusqu'à vouloir l'éviter, ne vient-elle pas de l'opposition, très évidente, qu'il y a entre la netteté, la fermeté qui