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1^4 UNE VISITE Le' Coucher du soleiLà Crémieux de M. SAINT-CYR GIRÎER fait une splendide opposition' au Soir d'été à Morestel dé M. BALOUZET. Le Coucher du soleil c'est l'exubérance de la vie et de la lumière dans un coin de paysage enchanteur; le Soir d'été est le charme mélancolique du rêve, bien représenté par l'astre de la nuit, dont les rayons vont s'accrocher à son propre reflet, dans le mirage d'un étang. Nous retrouvons la même opposition, l'un faisant valoir l'autre, et, réciproi quement, dans deux tableaux de MM. Seignol" et Bidault. Dans la Bergère de M. BIDAULT, un troupeau de moutons rentre au bercail après une belle journée; mais le vent apporte de gros nuages. La gardienne et les bêtes, qui sentent venir l'orage, s'en vont, bien rejoints, mais sans hâte, sachant par instinct qu'ils auront le temps d'arriver. I Dans Chien de temps, de M. SEIGNOL, le modeste attelage d'une laitière résisté bravement à la raffale de neige qui tourbillonne; le chien, un beau chien de berger, est en arrêt, le nez au vent et les poils hérissés; l'âne se raidit et baisse la tête, tandis que la laitière; s'abrite sous -un grand parapluie. C'est la force tranquille, acquise parla lutte de tous les jours contre tous les temps, qui émane de ces deux excellentes œuvres à l'inspiration simple et large. MM. Lambert et Lacour réjouissent nos yeux avec des vues bien lyonnaises. M. LAMBERT nous montre Un ponton sur la Saône ; au premier plan, l'embarcadère, une mouche en partance, et plus loin, estampé dans la brume, le pont du Palais de Justice. M. CHARLES LACOUR nous arrête à l'Entrée du pont Lafayelle, il fait nuit et ce carrefour familier est illuminé à giorno par les gros yeux des tramways à vapeur, les lanternes des petites voitures et les magasins rayonnant l'électricité.