page suivante »
CHEZ LES BROCANTEURS III dément une figure, dessinant à grands traits une personna- lité que notre histoire locale peut revendiquer. Voilà l'utilité démontrée de la chasse au vieux bouquin. Mais si la découverte d'un document vous réconforte, quelle rage lorsque vous dénichez dans le tas, dans la fosse commune, un tome dépareillé d'un ouvrage que vous voudriez bien posséder au complet, ou un volume lacéré, qui serait pour vous d'un si grand prix ! Ainsi ai-je trouvé le tome II de Yl'Histoire de l'Académie Royale de Lyon, par J.-B. Dumas, secrétaire perpétuel. Espérons qu'un heureux hasard me conduira un jour sur la trace du premier tome pour compléter l'ouvrage ! Je trouvai aussi, rue Cuvier, le tome XI d'une Nouvelle description de la France et de ses provinces (17 5 4), par M. Piga- gniol de la Force, avec cartes de chacune de ses provinces. Jugez du plaisir que j'éprouvai : ce tome contenait précisé- ment la description des Lyonnois, Beaujolois, Forez et provinces environnantes, très détaillée et excessivement curieuse. J'y apprenai, — ce que vous savez certainement tous, Messieurs, maisce que j'ignorais absolument,— que le projet du canal interocéanique n'était pas chose si nouvelle, quoi- qu'il soit encore à l'état de projet, mais, qu'en 1687 « un marchand de Lyon, nommé Saulier, ayant quelques connais- sances de mathématiques, s'avisa de joindre la Saône et la Loire par le moyen du Rhins et de l'Azergues qui prennent leur source l'une et l'autre dans la paroisse de Poule et faire par là la communication de l'Océan avec la mer Méditer- ranée. Ce projet fut fort applaudi à Lyon et à Paris; mais le feu chevalier Renault, ingénieur général de la- Marine, ayant été nommé pour l'examiner y trouva des obstacles presque invincibles. Cependant, sans la guerre qui com-