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                   DE L'AUMONE GÉNÉRALE                     415
   Tous ces petits produits sont récoltés, de trois mois en
trois mois, par tes Recteurs, aidés du Clerc ou du Secrétaire,
et versés dans la caisse commune sur un récépissé des Tré-
soriers.

   Enfin diverses quêtes annuelles se font (à l'occasion des
grandes fêtes) avec toute la solennité requise, par les admi-
nistrateurs en personnes ou par des bourgeois spécialement
délégués, dans les églises, dans les hôpitaux et aux deux
bouts du pont de Saône.

  Ce n'est pas tout; dans leur ardente initiative, ces
hommes dévoués et généreux recourent à des moyens que
nous n'osons plus employer de nos jours :
  Les aumônes individuelles sont prohibées et les oeuvres
de bienfaisance pratiquées précédemment par diverses com-
munautés religieuses sont abolies (26), afin de concentrer
tous les dons au profit de l'oeuvre nouvelle, de l'œuvre
essentielle qui les primait toutes à cette époque.

   Chaque siècle ne devrait-il pas ainsi consacrer toutes ses
forces, toutes ses ressources, à l'accomplissement de la des-
tinée que la Providence lui assigne ?
   En ces temps rudes et primitifs, où la force physique
dominait tout, les besoins du corps étaient les plus impé-
rieux. — La société n'avait pas encore subi ces perturba-
tions morales qui ont donné naissance à cette soif de savoir,
mais aussi de jouir et qui font, dès lors, de l'éducation et
de l'instruction chrétienne la grande œuvre du xixe siècle.


  (26) La Police de l'Aumône, Sa. Gryphius, 1539. — Archives de la
Chanté, passim.