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392 OCTAVE FEUILLET le devoir, une énergie singulière pour combattre les mau- vais, au sein de cette complexité infinie où fermentent les germes de la vie morale. Il peut se rencontrer des cons- ciences supérieures parmi les sectateurs les plus déterminés du naturalisme et des tartufes au milieu des croyants les plus en renom. Tant vaut sa religion, tant vaut l'homme, a-t-on dit ; mais l'autre maxime : tant vaut l'homme, tant vaut sa religion, n'est pas, non plus, un mensonge. On est fondé à regretter que les prédicateurs des diverses confes- sions chrétiennes isolent trop souvent les dogmes de la morale, sans insister, comme il conviendrait, sur la soli- darité essentielle qui les relie. Une religion tout intellectuelle, d'imagination ou de mémoire chez les uns, et chez les autres simple vêtement d'habitudes extérieures, ne prend pas l'homme, elle ne s'identifie pas avec la conscience, et ne faisant pas entrer le sentiment du devoir dans l'essence de la vie, elle trompe le but divin. A. LEXANDRE.