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384 RIMES D'ALSACE V. — LA VILLE FORESTIÈRE (1) Avec ses lourds remparts que reflète le Rhin, Ses portes en ogive où se suspend le lierre, Son pont couvert, formé de hêtre et de sapin, Rhinfeld reste toujours la ville forestière. Le courant furieux blanchit sa houle altière Contre les noirs rochers qui déchirent son sein, Et l'on croit ressaisir dans le passé lointain, L'écho mâle et cuivré d'une marche guerrière. L'automne jaunissait les coteaux d'alentour Et le soleil tombait au coin de la grand' tour : Nous admirions Octobre et sa mélancolie. Le soir, lorsque vers Bâle il fallut revenir, La ville de Rhinfeld m'a paru bien jolie. Je respire souvent cet ancien souvenir. Georges DANZAS. (1) Rhinfeld, en allemand Rheinfelden, l'une des plus gracieuses petites villes du Rhin helvétique.