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332 LES ORIGINES destre leurs corriers et commissaires pour recepvoir et em- ployer les collectes qui se feront pour eulx (3). » Cet appel touchant provoque un nouvel élan de généro- sité en faveur des pauvres de la ville et du dehors. Mais la misère est grande, les provisions commencent à manquer ; il faut songer aux mesures pratiques. Les CONSULS tiennent séance tous les jours, en l'Hôtel commun (4), avec les NOTABLES et les GENS DU ROI. Ils sont d'opinion que « ce serait chose fort charitable de nourrir tous (ces malheureux) ; mais vu la cherté des blez et le doubte où l'on est d'en pouvoir fimr (trouver), ils croient qu'il serait plus sage de mettre hors la ville les ma- raulx et coquins qui viennent de pays étrangers, en leur donnant une pièce de pain ou d'argent. » Plus généreux, moins prudent peut-être, ANTHOINE AU- (3) Jean de Vauzelles avait communiqué ses éloquentes exhortations à un habitant de Toulouse, Jehan Barril, qui s'était empressé, sur le vœu de l'auteur, de les faire imprimer, pour servir d'exemple à ses compatriotes. C'est ainsi que ces pages précieuses sont parvenues jusqu'à notre époque. Nous y trouvons, suivant la poétique coutume du temps, la signature de l'abbé voilée sous un anagramme pieux : « Dung vray zelle. » Le prieur de Montrottier employait indifféremment l'une de ces deux signatures : « Dung vray zelle. » ou « Crainte de Dieu vaut zelle. » (4) L'hôtel commun était alors situé au nord de Saint-Nizier, place du Fromaige ; on voit encore la maison rue de la Fromagerie, n° 5. — Le Consulat en avait fait l'acquisition l'an 1424 et en avait obtenu l'in- vestiture de l'Archevêque et du Chapitre en 1462.