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322 CAUSERIE D'UN BIBLIOPHILE pour les choses futiles. Il y a quelque temps, les biblio- manes de la capitale collectionnaient les livres à gravure du xvme siècle, les éditions originales des classiques français, que l'on payait au poids de l'or. Puis est venue la vogue des publications illustrées de 1830 à 1845 et des éditions originales des romantiques, qui se vendaient des prix fous. Aujourd'hui, tout cela est en baisse; on recherche les ouvrages illustrés modernes ou des dessins originaux par les artistes en renom, que l'on couvre de billets de banque. •— Où s'arrêtera-t-on_? Nous sommes plus sages à Lyon; ce sont les livres, quj nous rappellent la brillante histoire de cette ville, qui ob- tiennent tout le succès. Espérons que ce ne sera ni une mode ni un caprice passagers, et que ces collections réu- nies avec peine susciteront les écrits des èrudits qui, à leur tour, feront revivre les glorieuses traditions du passé. Nous avons donc pensé qu'en donnant ici les résumés des principales ventes de la saison, qui dans la suite for- meront un répertoire bibliographique utile à consulter, la Revue du Lyonnais offrirait un nouvel attrait à ses lecteurs. Tel a été notre but. Du 17 au 27 mars, à l'Hôtel des ventes, M. Brun a pré- senté aux amateurs une importante collection lyonnaise rassemblée par un de nos concitoyens, atteignant le chiffre de 1,000 numéros. Les ouvrages sur la Bresse, le Bugey, le Dauphiné, le Vivarais, le Forez et le Beaujolais, se trou- vaient groupés autour de nos grands historiens lyonnais : Paradin, Rubys, Ménestrier, Saint-Aubin, Colonia. On y remarquait aussi un assez grand nombre d'opuscules du célèbre auteur de la Méthode du blason, les plus rares bro- chures de M. de Valous et un grand choix de livres inté- ressant la région.