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EN PATOIS DU LYONNAIS 295 le reste de la soirée se passa assez agréablement pour faire oublier la catastrophe qui avait jeté la consternation dans l'assemblée. CHANSON SUR LE SOUHAIT D'UNE FÊTE (Air : 0 Mahomet, ton paradis des femmes) Que vo-z-aria. don vu de biaux-z-affére (4), Sin la plaive (5), qu'a tôt patafma (6). Lo vent, le nioules (7) leu-z-éliant contrère. Assu, zo min [vais] vo-z-u raconta : Ys-z-an, iartuis (8), fa ce qui-z-an pu fère; Diu a volu fère à sa volonta. « Que vous auriez donc vu de belles choses, — sans la pluie, qui atout abîmé. — Le vent, les nuages leur étaient contraires. — Or sus, je m'en vais vous le raconter. — Us ont, tous, fait ce qu'ils ont pu faire; — Dieu a voulu faire à sa volonté. » (4) Affaires,'«a sens populaire de hardes. (5) Plaive, pluie, ds pluvia, avec persistance du v tombé en français. (6) Verbe composé du vieux français pute, dont on a fait un adjectif péjoratif, et de fin. On dit aussi faire petafin, et dans certains patois faire pulafin, mot à mot faire mauvaise fin. Pute, du latin populaire puta, jeune fille, comme on apiitus, jeune garçon. (7) Nioules, nuages, de nebula. (8) Tartuis, de inter (?) et de tutti. C'est le trelous, de Molière. Tutti — tuis en vieux lyonnais, et encore aujourd'hui à Lentilly. Sur le sens comp. la loc, lyonnaise en partie tous, pour tous.