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                ÉTYMOLOGIE DU MOT BEAUJEU                      291

signifie aussi blanc, — mais la version du mot en latin en
précise définitivement le sens : elle nous dit exactement ce
qu'il faut entendre par cette villa du beau bœuf, que les
scribes du Moyen-Age ont littéralement traduit villa Bel-
lijoci.
   Pour l'adjectif bellus, point de difficulté : il se décline
bellus, bella, bellum, et Varron, Cicéron, Plaute, Martial,
Térence, d'après nos dictionnaires classiques, l'ont em-
ployé dans le sens de beau, joli, excellent.
   Ducange nous dit, ensuite, dans son Glossarium infima
latinitatis, ce que veut dire le mot jocus, ou plutôt Jochus,
d'après des chartes anciennes dont il cite ces extraits : Arare
duos jochos in anno       ; unum juchum de vinea.....; in Cas-
tro Metulo quatuor massos de terra arabile et sex junctos de
vineis      ; concesserunt monachis Sancti Cypriani complantum
suum, duos juctos de vinea in terra Sancti Severini       ;habet
ibi de vinea indomicata juctos, id est ARIPENNES.
   Modus agri, dit-il en définition, et plus loin : juchus,
jochus, ba voces videntur ducta à jugo boum, ut junctus et
juctus, idem fuerit quod bovata, id est tantum terra quantum
par boum arare potest. Nous traduisons : mesure de terrain :
les mots juchus, jochus, juctus et junctus paraissent venir
du mot joug ou attelage de bœufs : cette mesure est la
même chose qu'une bove, c'est-à-dire la quantité de terrain
qu'une paire de boeufs peut labourer.
   L'arpent, arpennis, usité en Bourgogne d'après les noies
 Tyronniennes, est une journalée de vigne de 440 perches :
arpennis, id est jurnale vinea constat 440 perlicis (6).



 . (6) D'après un tableau des anciennes mesures publié l'an XI, chez
Mehier, à Marcigny, in-12, l'arpent de Beaujeu vaudrait 58 ares.