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                             DE MAS SILLON                              253
n'avait contracté de plus brillantes alliances : n'est-ce pas
en épousant, en 1567, Madeleine de l'Aubépine, fille du
secrétaire d'État, que Nicolas d'Halincourt, le premier célè-
bre de sa race eut la succession de son beau-père et l'en-
trée aux affaires ? Le gouvernement du Lyonnais ne fut-il
pas dans la corbeille de noce de Marguerite de Mandelot,
première femme de Charles d'Halincourt, fils unique du
précédent et père de notre prélat.
   Les jaloux prétendaient bien que les nouveaux ducs sen-
taient tout de même leur vilain, avec des ancêtres qui
n'étaient pas revenus des croisades et qui avaient longtemps
vendu de la marée aux halles de Paris. Ceux-ci laissaient
dire et montaient toujours; de réels et importants services
assuraient et accroissaient leur faveur; quand on prend
place dans l'histoire de cette façon, il n'est pas trop pré-
somptueux de se regarder comme entré dans la noblesse.
   Second des petits-fils du familier de Henri IV, du minis-
tre de quatre rois, Camille de Neuville, le futur archevêque
du diocèse, était né à Rome, le 23 août 1606, pendant une
ambassade de Charles d'Halincourt son père, chargé de
réconcilier le pape et les Vénitiens. A ce sujet Massillon
s'exprimera ainsi :
   La capitale de l'univers fut le lieu que la Providence choisit pour le
donner à son peuple. Il semble que cette grande âme, qui devait un
jour réunir dans sa personne la science de régir les peuples et celle de
les sanctifier, soutenir le trône d'une main et l'autel de l'autre, dispenser
les mystères de l'État et ceux de l'Église ne pouvait devoir sa naissance
qu'à cette ville si célèbre, où l'autorité de l'empire et du sacerdoce se
trouve réunie dans la même personne (28).


  (28) L'édition 1708 donne cette variante : Ville si célèbre, le séjour
de la sainteté et l'air natal, si l'on peut parler ainsi, de la plus saine
politique,