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250                    LES DÉBUTS ORATOIRES

n'auraient pas même été comprises. Ce que Guichenon
affirme dans sa biographie doit donc être expliqué dans ce
sens (25).
   On en doute moins encore à la lecture des compliments
suivants, adressés évidemment aux échevins, organisateurs
de toute la pompe funèbre :
   Vous le savez, illustres citoyens de cette ville affligée ; et le magni-
fique appareil de cette triste cérémonie, où il semble que l'excès de
votre douleur ne trouve plus d'adoucissement que dans un excès de
reconnaissance, fait assez connaître que vous croyiez devoir à la con-



   (25) G. Guichenon. Vie de Camille de Neuville, archevêque et comte
de Lyon. In-18, 288 pages. Lyon, 1695. «Ses entrailles (de l'arche-
vêque) furent enterrées dans sa cathédrale, son cœur est conservé dans
l'église de Neuville, et son corps fut porté dans celle des Carmélites et
mis dans la chapelle de Villeroy. On fit son éloge funèbre dans tous
ces endroits : M. Villemot, promoteur général, le prononça à Neuville;
un R. Père de l'Oratoire aux Carmélites et M. Moranges le fit en peu
de mots, dans l'exhortation qu'il publia et qu'il adressa à toutes les églises
du diocèse, pour prier pour le repos de son âme, dès qu'il fut mort. »
   A ces trois noms il convient d'ajouter M. Gabriel de Glatigny
« advocat du roy pour le procureur de sa majesté » qui, avant de
rompre les sceaux du Testament de l'archevêque, prononça une haran-
gue fort bien tournée. Massillon l'a probablement ignoré, mais le plan
de son Oraison funèbre s'y trouve en entier :
   «        Quant à nous qui sommes chargés de requérir l'ouverture
et publication solennelle de son Testament, le ministère que nous prê-
tons à cette triste formalité nous engagerait ici à rappeler ses vertus
éclatantes, les longs et importants services qu'il a rendus à l'Etat et à
lui témoigner une reconnaissance publique de tant de bienfaits dont il
a comblé ces provinces et cette ville en particulier.
   « On pourrait vous représenter ce grand prélat partagé entre l'Église
et la République, entre la Religion et l'État, mais avec tant d'égalité
que le poids du gouvernement politique dont il était chargé n'a point
affaibli la vigilance pastorale qu'il devait à son troupeau. »