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                  BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE                    231

    M. Coint-Bavarot expose avec beaucoup de clarté les
conséquences de cet antagonisme entre les deux systèmes
et montre combien ont été peu adroits les agissements des
adhérents à l'union latine, qui compromettent le succès de
l'œuvre commencée et réussiront plutôt à écarter qu'à
attirer les autres nations de même origine.
    Si cette revue était une publication d'ordre économique,
il y aurait bien quelques points à reprendre dans l'argumen-
tation, d'ailleurs pleine de chaleur et de patriotisme, de
M. Coint-Bavarot.
    Ainsi, l'auteur avance que « les métaux, une fois mon-
nayés, cessent complètement d'être des marchandises. C'est
l'effigie, la frappe officielle qui donne sa valeur invariable
à la monnaie. »
    Mais, répondrons-nous avec tous les égards dus à l'écri-
vain, s'il en était ainsi, nous n'assisterions pas à la crise mo-
nétaire actuelle. C'est justement parce que le métal monnayé
ne cesse jamais d'être une marchandise, que le rapport de
1 à 15 1/2 est impossible à maintenir entre les deux métaux
et que peuples et gouvernements, commerçants et écono-
mistes, se préoccupent d'une situation obligeant le créan-
cier à recevoir pour 20 francs quatre pièces d'argent qui
n'en valent pas 16. Tant que ce numéraire circule comme
monnaie d'appoint, l'inconvénient est léger; mais s'il entre
pour de grosses sommes dans les transactions, il provoque
un mouvement de panique bien excusable, ces pièces n'é-
tant plus, a dit M. Cemuschi, que « des assignats métal-
liques. »
    Ces réserves faites, nous recommandons la lecture du
travail de M. Coint-Bavarot, pour la clarté de l'exposition
et l'originalité de certains aperçus.
                                               P.-A. B,