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           A MON SERIN

Tu chaufferas contre mon cœur
Tes plumes que l'air effarouche,
Puis tu t'en iras, voyageur,
Reposer ton vol sur sa bouche.


Hélas ! c'est trop tarder. — Un jour,
C'est long, si tu savais, loin d'elle.
Va, pars, et j'attends ton retour
Avec une bonne nouvelle.


Chante-lui ton air amoureux,
Doux comme la brise des tombes,
El fais-lui les yeux langoureux
Comme les ramiers aux colombes.


Tu reviendras — m'entends-tu bien? —
Aussitôt après ton message,
Et tu m'apporteras le sien.
Tu peux partir. Adieu. Sois sage !


                           Léon ROGUES.