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           SONNETS SPIRITUÀLISTES                    223




      III. -   LA PATRIE CÉLESTE




« Pèlerin, qui parcours, d'un pied infatigable,
Nos monts et nos vallons, où vont tes pas errants?
Ne peux-tu donc, ami, f asseoir à notre table
Et te désaltérer à l'eau de nos torrents ?


« Quelle sombre pensée et quel souci t'accable?
Pourquoi nous attrister de chants désespérants ?
De l'ardente nature, à nos maux secourable,
Ne peux-tu respirer les parfums enivrants ?


« Lorsque sur l'univers la nuit étend ses voiles,
Pour charmer ion regard n as-tu pas les étoiles,
Fleurs qu'elle fait éclore aux vastes champs des deux?


« Pourquoi fuir nos cités, à nos plaisirs rebelle? »
— « Ah ! c'est qu'il me souvient d'une cité plus belle,
Vers laquelle toujours se dirigent mes yeux ! »

                                      Jean G***