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SUR LA FONTAINE DES JACOBINS 211 erreur, peut-être plus répandue encore que la précédente. Certains ont cru que le nom familier de « puits Jabin a, donné à notre monument, lui venait d'un des puits de la ville de Saint-Étienne. De là à conclure qu'on exploitait des mines de houille dans le cœur même de notre cité, il n'y avait qu'un pas, et un de nos érudits lyonnais, plus heureux d'ordinaire dans ses déductions, vient de le fran- chir. Il est tombé là , qu'il nous permette de le lui dire en toute courtoisie, dans une grave erreur, qu'un peu de réflexion et quelque respect pour les lois de la phonétique, — une science aussi, entendez-le bien! — lui auraient certainement évitée. Entre un puits et une fontaine, il n'y a en effet qu'une faible dérivation de sens, et pour qui tient compte des nouvelles règles établies de la transforma- tion des sons, n'est-il pas évident que Jabin n'est que la réduction populaire de Jacobin (19)? Le peuple, en son bon sens, prend toujours au plus court. * * * L'exécution du modèle au dixième demandée par le (19) L'hypothèse n'est pas conforme aux lois de la philologie du xixe siècle, mais rien ne prouve qu'au xxe siècle, il n'y aura pas une nouvelle science, d'après laquelle on démontrera que Jacobus=Jac'bus, qu'on avait cru avoir donné Jacques, a donné en réalité Jabe : témoins Jean-Jabe Rousseau, Jabe Besson et le puits Jabin. C'est pourquoi nous avons scrupuleusement conservé le texte de notre auteur. (Note de la Rédaction.)