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A LA SALLE DE DANSE 203 « Mon pauvre bon ami, « Mon cœur se fend en vous écrivant. Nous ne pouvons plus, nous ne devons plus nous voir. Nous ne pouvons pas nous marier; votre situation et la mienne nous le défen- dent. Je vous aime tant, que je me sens capable de tout pour vous, mais vous ne voudriez pas me faire rougir de moi-même. Mes parents voulaient me marier; il s'est pré- senté un parti. Je puis avoir la force de vous quitter, mais je n'aurais pas celle de me donner à un autre. Après bien des larmes en secret, j'ai pris la seule résolution qui soit sage et honnête. Je me suis placée dans une autre ville que Lyon. Ne cherchez pas à me découvrir; vous n'y parvien- driez pas. Mais souvenez-vous toujours qu'Adrienne vous a bien aimé ! » * * Ce fut un coup de foudre. Je compris seulement alors combien je l'aimais ! je voulais la retrouver, la retrouver pour l'épouser, cette fois; prêt à tout briser, à tout sacri- fier, à me moquer de tout pour y parvenir ! — Je remuai ciel et terre. J'épuisai tous les moyens d'information; je courus chez toutes ses amies; j'inventai mille prétextes pour faire parler les parents; je me rongeais les poings Tout fut vain Je ne remis plus les pieds chez le père Leroy. Cette salle de danse m'aurait fait horreur.