page suivante »
i8o LES DÉBUTS ORATOIRES L'admiration est de sa nature peu curieuse et l'enthou- siasme ne se perd pas dans les recherches. Les auditeurs de l'oratorien, célèbre tout d'un coup, considéré comme l'hé- ritier de Bourdaloue qui finissait et de Bossuet qui était entré dans la vieillesse et dans le silence, ne se demandè- rent pas comment il s'était préparé au ministère qu'il rem- plissait d'une façon si parfaite, quelles leçons il avait prises et quels exemples l'avaient formé. On ne chercha pas à faire la genèse de ce talent, immédiatement classé au pre- mier rang, ni à découvrir dans quels lieux cet orateur de trente-six ans avait tenté ses premiers essais et conquis les premiers applaudissements. Mieux informés ou plus fureteurs, nous avons appris qu'à Montpellier en 1698, le futur évêque de Clermont avait donné la station de carême, avec un succès qui lui attira l'estime de cette ville lettrée et l'amitié de l'évêque, Mgr Colbert de Croissy, un des plus zélés adeptes du jan- sénisme. Pendant près de deux années, à Saint-Magloire, d'octo- bre 1696 au commencement de 1698, des conférences des- tinées à de jeunes ecclésiastiques, sur les devoirs de leur état, l'avaient auparavant disposé au ministère apostoli- que (2). Enfin dans le recueil de ses œuvres complètes, on rencontre trois discours, qui ne portent aucune date, mais (2) Archives nationales : Fonds de l'Oratoire. M.M. 586. Registre des choses ordonnées dans le Conseil. 1" octobre 1696. Le P. Jean-Baptiste Masseillon (l'orthographe fut longtemps celle-ci), de Lyon à Saint-Ma- gloire pour y être second directeur des ecclésiastiques. 30 décembre 1697. Le P. J. B. Masseillon, de Saint-Magloire à Montpellier, pour y prêcher le Carême prochain.