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ET LE DIEU LU G 175 femmes remplissent chez nous cette fonction, à la satis- faction générale. » — « Je suis ouvrier en bronze. » * — « Nous n'avons en aucune façon besoin de vous. Nous en possédons un excellent. » — « Eh bien, répliqua Lug, allez trouver votre roi et demandez-lui s'il a chez lui un homme capable de faire tous ces métiers; s'il l'a, je m'en retourne. » Il fut immédiatement accueilli et créé chef de tous les gens de métier, parmi lesquels la doctrine celtique plaçait les guerriers de profession (14). Ce point de la définition irlan- daise s'accorde avec la doctrine de César qui nous apprend que le Mercure gaulois est inventeur de tous les arts : OM- NIUM inventorem artium. Dans la victoire qui suivit, Lug décida du succès en tuant Balar qui, suivant moi, apparaît sous la forme d'un serpent dans un bas-relief du Musée de Cluny et que je suppose également identique à l'homme foulé aux pieds par un cavalier dans un monument de Portieux, trouvé dans la Moselle par M. Voulot. Voyez la gravure publiée dans la Revue archéologique, tome XL (1880), page 113, et la restitution proposée un peu plus bas, page 293. Je ne sais quelle distraction a pu faire croire à M. Allmer que j'avais écrit Moselle pour Haute-Marne, d'où des consé- quences bizarres qu'il est inutile de discuter. Un savant, qui vit dans le monde romain sans en sortir jamais, trouve nécessairement étrange que le même dieu pré- side à la fois aux arts de la paix et à ceux de la guerre. C'est l'effet naturel des études exclusives; mais ceux qui, même sans sortir du domaine classique, ont étudié un peu à fond (14) O'Curry, On themanners and customs of the ancient Jrish, t. III, pp. 42-43. Ce récit est emprunté au manuscrit Harbian 5280 du British Muséum.