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i68 LA NATIONALITÉ CELTIQUE la Calédonie ne faisaient pas partie de la famille celtique ; ils appartenaient à une autre race que les Celtes, pratiquaient une religion différente de la religion des Celtes et restaient étrangers au druidisme. » Si M. Allmer n'était pas exclusivement épigraphiste, il n'aurait pas exagéré, comme il le fait, la distinction que M. Mommsen établit entre les Calédoniens et les Irlandais, d'une part, les Bretons et les Gaulois, de l'autre. La diffé- rence entre ces deux groupes est, suivant M. Mommsen, analogue à celle qui existait entre les habitants de la Scan- dinavie et ceux de la Germanie des géographes grecs et romains. Or, cette différence avait pour résultat de rendre la conversation impossible entre deux hommes, dont l'un aurait connu exclusivement la langue des Scandinaves, et dont l'autre n'aurait su que la langue d'un des peuples de la Germanie. Mais il ne se suit point de là que la langue des Scandinaves et celles des peuples de la Germanie ne soient des rameaux sortis du même tronc, le germanique primitif. Tels, l'espagnol, l'italien et le français proviennent d'une langue unique qui est le latin, et cependant, sans une étude préalable, il est impossible à un Italien, à un Espa- gnol et à un Français de s'entendre l'un l'autre. La science fondée par Jacques Grimm et François Bopp a pour base la doctrine que le Scandinave et les diverses langues germaniques, gothique, allemand, saxon, anglo- saxon, Scandinave sont autant de dialectes d'une langue primitivement une, le vieux germanique. Aussi Jacques Grimm n'a-t-il pas hésité à chercher dans la littérature Scandinave l'explication des textes incomplets, qu'on peut réunir sur la mythologie des Germains établis au sud de la mer Baltique. Sa Deutsche mythologie est fondée sur cette base et M. Karl Simrock l'accepte encore dans le livre qu'il