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DE L ' É T Y M O L O G I E DE LUGDUNUM 165 assurément que les hypothèses et les déductions des éty- mologistes modernes, aussi savantes qu'elles puissent être. Néanmoins, il faut faire une réserve à l'égard des preuves archéologiques que l'on a alléguées à l'appui du récit de Clitophon. Aucun des monuments que j'ai pu voir et que l'on a cités à ce propos, ne représente un corbeau; partout et notamment sur la médaille d'Albin, c'est un aigle. Sur les monuments romains, les monnaies consulaires, par exemple, le corbeau est représenté les ailes collées au corps. Il m'a passé sous les yeux un bas-relief avec la représenta- tion bien connue de Mithra immolant un taureau. En ar- rière, on remarquait un corbeau perché sur un rocher et parfaitement reconnaissable, il avait également les ailes jointes. L'aigle au contraire a toujours les ailes à demi-ouvertes, attitude qui lui est en effet familière et que les artistes de l'antiquité, en fidèles observateurs de la nature, n'ont pas manqué d'adopter pour le caractériser. Je me permets de parler avec quelque assurance de cela, parce que, touchant au dessin, la chose est de mon métier et de ma compé- tence. Veuillez agréer, etc. A. STEYERT.