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                        PRIÈRE                          153
Car il n'existe rien, ô Zens, qui ne ressente
Le pouvoir détenu par tes augustes mains :
Rien dans l'Ouranos clair, rien dans les deux divins,
        Rien dans la mer retentissante,

Rien sur la Terre errante ou dans ses larges flancs,
Rien dans l'Hadés obscur, rien, ô Dieu de Justice,
Ne se peut accomplir sans ta droite propice,
       Hormis les crimes des méchants.

Vainement le mortel issu d'un peu de fange,
Usant du Verbe saint qu'a lui seul tu donnas,
Ose, Titan chètif, dire que tu nés pas,
        O Zeus, c'est ton nom seul qu'il change !

Il s'incline devant la Force, ou le Destin
Aveugle et sourd, ou bien ce qu'il nomme Nature :
Comme si tu n'étais la Force et là Mesure,
         Réglant tout d'un rhythme certain !

Ne l'emplis-tu donc point, cette Nature immense ?
Le Sort et le Destin ne sont que tes sujets.
Qu'importent donc les noms, s'il faut que les objets
        Possèdent la même puissance !

0 Zeus, c'est vainement que la vile jour mi
Veut nier le mortel qui de son pied l'écrase,
Et le chaume nier la foudre qui l'embrase,
        Le feu, l'Etna qui le vomit.

0 Zeus, Dispensateur serein de toute chose,
Qui sauve la nef bleue ou la brise à l'écueil,
0 veuille délivrer les hommes de l'orgueil,
       De tout mal origine et cause!