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120 DOCUMENTS INÉDITS représenter dignement le roi dans son gouvernement, et doué d'un caractère humain et généreux, il vint largement en aide, de concert avec Eléonore de Robertet, sa femme, aux malheureux habitants de la ville, pendant les horreurs de la guerre civile, de la famine et de la peste. Aussi, lors- qu'il mourut, le 24 novembre 1588, moins d'un an après avoir assuré le sort de sa fille, il ne laissait presque rien aux siens. « Voyant approcher sa dernière heure, il ras- sembla auprès de lui sa famille et les personnes qui lui étaient le plus chères, et s'adressant au P. Auger, son vieil ami et le directeur de sa conscience, il le pria de repré- senter au roi qu'il mourait pauvre et endetté pour le ser- vice de Sa Majesté; il recommanda sa femme et ses enfants aux consuls et échevins de Lyon, les suppliant de ne point permettre que ses meubles et ses habits fussent vendus sur la place des Changes (2). » Le document que nous publions prouve que ce vœu fut accompli, du moins en partie, puisque, le 4 octobre 1595, Eléonore de Robertet remettait, en payement des arrérages de la dot de sa fille Marguerite, à Charles de Neuville, déjà veuf, des meubles et effets précieux provenant de la succes- sion de François de Mandelot. Peut-être le baron d'Alin- court, grand seigneur aussi, en acceptant comme argent comptant le manteau de l'ordre et les armures de son beau- père, fit-il entrer dans leur estimation les souvenirs glorieux qui s'y rattachaient. William POIDEBARD. (2) Notice sur François de Mandelot, par M. Pcricaud aîné. Archives du Rhône, t. VII, p. 348.