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Il6                     NOTES HISTORIQUES

« instantanée », on préféra la moins barbouillée des deux.
La réaction vint vite, et débarrassé d'adeptes ridicules, évi-
tant l'écueil du poncif, respectueux de la nature, mais fier
de ses prérogatives, l'Art s'élança vers les sujets qu'un appa-
reil ne peut atteindre, et qui ne posent complètement que
dans l'esprit du peintre. Flandrin remonta d'autant dans
l'opinion. Des fervents exaltèrent de nouveau Saint-Ger-
main-des-Prés négligé, et la procession des Femmes de
Nîmes oubliée (12). On acclama en lui l'artiste qui avait su
faire revivre des traditions anciennes tout ce dont l'art mo-
derne avait besoin pour se reprendre à la véritable peinture,
à la peinture murale.

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   Dans sa séance du 18 octobre 1877, le Conseil munici-
pal, après lecture d'un rapportdu conseiller Éd. Aynard (13)
adoptait le principe du projet « ART », et demandait à l'au-
teur de présenter de nouvelles études sur le même motif.
Ces études furent examinées le 13 décembre 1877, par une
commission spéciale, qui approuva l'une d'elles.
   Le 10 mai 1878, le conseil adoptait les propositions de

   (12) Nous nous rappelons encore les paroles indignées du conseiller
municipal Garel, membre de la commune lyonnaise en 1871, contre
le choix de Flandrin, un peintre clérical qui avait fait des bons dieux
sur les murs des églises ! — Ce pauvre Garel, type du bohème politique,
dont sont éclos tant de communards et mort à l'hôpital de cirrhose
alcoolique, était cependant un gentil garçon, bon camarade, et qui
faisait de jolis vers idylliques. (Note de la Rédaction.)
   (13) Edouard Aynard, à qui nous devons la réorganisation de notre
enseignement des beaux-arts et de nos collections artistiques, et auquel
sa compétence indiscutée donnait une grande autorité, prêta bien sou-
vent sou appui b. l'architecte Audiv pendant l'exécution de la fontaine.