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90                 LE COMMERCE LYONNAIS

vinces du royaume, les Lyonnais recevaient en paiement
des lettres de change pour Amsterdam. C'est de là qu'est
né le commerce avec la Hollande, mais il s'est toujours
trouvé localisé à la capitale et quelque peu à Rotcrdam
pour le change et pour les draps, et à Harlem pour la toi-
lerie et les taffetas.
   Nous pensons pouvoir fixer à cinq cent mille francs en
moyenne le chiffre des exportations lyonnaises et, sur cette
somme, nous attribuerons trois cent mille francs à la seule
vente des taffetas. On n'envoyait en Hollande que les plus
belles qualités et, malgré cela, les Hollandais étaient si diffi-
ciles à contenter qu'on préférait de beaucoup les faire passer
en Angleterre. Il a été du reste à peu près prouvé que les
Hollandais ne recherchaient ainsi les produits supérieurs
que pour les faire servir comme modèles dans leurs manu-
factures.
   Lyon faisait venir de Hollande des draps noirs, rouges
et gris, du fil, des toiles des Indes et surtout de l'épicerie.
Il est bien évident que si on avait pu se passer de cette
dernière denrée qui venait exclusivement des Pays-Bas,
on aurait eu tout intérêt à rompre des relations aussi
désavantageuses et qui ne servaient qu'à faire sortir de
l'argent de la France.
   Plus utile et plus profitable était le commerce avec
l'Angleterre, où Lyon envoyait pour deux ou trois millions
de marchandises. Il était presque entièrement centralisé
à Londres, à Exchester pour les serges, et à Plymouth
pour l'étain et le plomb. La presque totalité des paiements
se faisait en argent.
   On ne faisait guère venir d'Angleterre que des draps
fins, des serges, des bas, du plomb, de l'étain, quelques
articles de mercerie. On en tirait aussi du poivre et
des drogues pour la teinture, telles que noix de galle