Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
84                    LE COMMERCE LYONNAIS

jour du mois où commençait le paiement, et le troisième
jour non férié du mois suivant seulement, si l'on voulait
être payé en argent comptant. Les quinze premiers jours
après l'ouverture, les créanciers et les débiteurs discutaient,
soit directement, soit par l'entremise des courtiers du
change, la forme du paiement, c'est-à-dire si l'on continue-
rait le billet, et, dans le cas contraire, s'il se solderait en
écriture ou en argent. Les derniers quinze jours, on ne
pouvait plus payer qu'en écriture ou par virement de partie,
autrement dit par compensation. Pour cela, tous les mar-
chands et autres personnes portant bilan se réunissaient
dans la loge du Change, de dix heures du matin à midi, et,
par la confrontation de leurs bilans, voyaient leurs débiteurs
 et leurs créanciers réciproques. Nous trouvons des exem-
ples de paiements, où il se fit de la sorte pour plus de vingt
millions d'affaires, sans que le déboursé dépassât cent mille
 écus.
    L'usage de ces virements de partie a été introduit à Lyon
par les Florentins à l'instar des foires deBolzano (1) dans le
 Tyrol. Ils se pratiquaient aussi chez les Génois dans leurs
 foires de Novi, mais avec cette différence qu'à Bolzano et
 à Lyon les virements se faisaient directement de bilan à
 bilan, tandis qu'à Novi c'était un officier public, appelé
 chancelier de la foire, qui en prenait note sur un registre.
 Chacun de ces modes de virement a ses avantages : avec
 celui des Génois on prévenait les banqueroutiers en obligeant
 les négociants à produire en public l'état de leurs affaires;
 mais le mode de virement de Lyon était bien plus favora-
 ble au. crédit des marchands, parce qu'il leur laissait le
 moyen de cacher leur côté faible. On cite des exemples de
 gens, qui n'avaient pas de quoi payer le quart de leurs dettes


     (1) Bolzano ou Botzen .