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BIBLIOGRAPHIE LYONNAISE 71 cation de sa Grammaire élémentaire de la vieille langue fran- çaise, le meilleur ouvrage écrit, à l'heure présente, sur cette matière, qu'il nous donne une nouvelle édition de la Chan- son de Roland, cette épopée grandiose, qui devrait être pour tous les Français ce que fut l'Iliade pour tous les Grecs. Cette nouvelle édition est conçue d'après une idée toute nouvelle. On sait que le manuscrit le plus ancien de la Chanson de Roland est celui d'Oxford, œuvre d'un scribe anglo-normand de la seconde moitié du xne siècle. On admettait que le manuscrit primitif, composé par un Nor- mand, avait été écrit dans le dialecte de l'auteur. M. Gas- ton Paris et M. Foerster, le successeur de Diez à l'Univer- sité de Bonn, ont démontré que Roland appartient à l'Ile- de-France. La langue du poème a donc dû être le français du xie siècle, d'où dérive le français actuel. La tâche très délicate, que s'est imposée M. Clédat, a été le rétablissement de ce texte primitif. Il y fallait une science approfondie de notre vieux langage, jointe à un grand tact. Nul n'était plus qualifié que M. Clédat pour cette tâche, qu'il a dignement remplie. Il n'a rien négligé de ce qui pouvait faciliter l'intelligence du texte. L'édition est précé- dée d'une introduction très serrée, qui donne la physiono- mie générale de la langue française, telle qu'elle se présente dans la Chanson de Roland. Elle est suivie d'un glossaire fourmillant de précieuses remarques philologiques, et dont nous oserons dire que la seule lecture est des plus inté- ressantes. Par ses beaux travaux, M. Clédat aura rendu un service inestimable à tous ceux qui sont curieux des origines de notre littérature et de notre langage. Il a fait non seulement une œuvre de savant, mais de patriote. PUITSPELU.