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22                        LES AVOCATS
             c
la fin du xvi siècle. C'est donc le tableau de la période la
plus ancienne, d'une période de trois siècles qu'il nous
offre; je dis le tableau plutôt que l'histoire, parce qu'afin
d'être plus clair et plus intéressant, il a souvent laissé de
côté l'ordre chronologique, pour suivre l'enchaînement
logique des idées et des faits. Qu'on ne croie pas cependant
qu'il se soit laissé aller à la fantaisie, et que le charme de son
récit nuise en rien à la solidité de la discussion et au res-
pect de la vérité. Ceux qui pourraient en douter n'ont qu'à
jeter les yeux sur les notes nombreuses dont il a enrichi le
bas de chaque page, sur les notices biographiques et sur
les appendices et les tables qui complètent si heureusement
l'ouvrage ; c'est le livre d'un érudit qui a entendu satisfaire
la critique la plus exacte et la plus vigilante; c'est, en même
temps, le livre d'un lettré, qui a désiré se faire lire du
grand public et qui y réussira.



                              * *


   Il .y a toujours eu des avocats, et il y en aura tant qu'il se
trouvera des hommes ignorant les lois, ne sachant pas
s'exprimer clairement, ou s'aveuglant sur leurs droits, c'est-
à-dire tant qu'il y aura des hommes, ou du moins tant
qu'ils vivront en société; autant vaut dire qu'il y en aura
toujours. Il y en avait à Rome, et nos ancêtres, les Gaulois,
ont brillé dans cette noble carrière. Il y en a eu au Moyen-
Age, mais pour ainsi dire à l'état embryonnaire. Institués
d'abord auprès des tribunaux ecclésiastiques, ils n'arrivent
à une existence, ou plutôt à une organisation complète
qu'à la fin du xm e siècle, lorsque le Parlement de Paris lui-
même est créé et organisé. L'ordre des avocats est dès lors
un des principaux organes de la justice, et voilà pourquoi