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              POÉSIE


  LA CHUTE DES           FEUILLES

Déjà le raisin dans la tonne
A vu couler son sang vermeil ;
Sous un triste et pâle soleil
Le pampre dépouillé frissonne.
Le bruit régulier des fléaux
Qui battent les épis sur l'aire
S'est éteint, et dans la clairière
Ne gazouillent plus les oiseaux.

Vers une plus chaude demeure
Ils sont partis; plus de concerts,
Plus de nids ; dans les bois déserts
Le vent seul se lamente et pleure.
Ses soupirs sourds et cadencés
Se répètent dans les vieux chênes,
Lugubres comme un bruit de chaînes,
Comme l'hymne des trépassés.

Combien de fois sous votre ombrage
0 bois ! je suis venu rêver !
Mais alors pour me protéger,
Et du soleil et de l'orage,
Un vert et gracieux rideau
Dérobait au jour vos mystères.
Jetant sur vos tètes altières
Les dentelles de son manteau.
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