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46 AU MONT-D'OR qui vous saisit et qui vous reste dans l'esprit. C'est une ^construction de la fin de la Renaissance, assez bien con- servée, convenablement entretenue et dont l'élégante simplicité, relevée d'un certain cachet de grandeur, fait une demeure vraiment seigneuriale, Nous laissons le château à notre gauche et après avoir passé au-dessous de sa haute terrasse, nous arrivons sur la route de Limonest à Saint-Didier. Cette route qui va nous ramener à Lyon sait, pendant un moment, la base du Narcel, puis s'attachant à son flanc, gravit ses pentes et après avoir atteint à Létra le point le plus élevé de son parcours descend sur Saint-Fortunat sans y entrer; à l'heure où nous sommes sur cette route, après une journée plus de plaisir encore que de fatigue, le mont Thou, la Roche et le Cindre que nous voyons derrière Saint-For- tunat, toujours italien de quelque côté qu'on le regarde, se dorent sous les feux du soir, et les montagnes du Lyon- nais, que nous n'avons pas cessé de voir à notre droite, depuis La Barollière, s'enveloppent de vapeurs gris lapis, pendant que l'horizon céleste se colore de tons orangés qui se fondent avec l'azur du firmament, par des dégra- dations d'une suavité incomparable. Nous continuons notre marche en respirant à pleins poumons les doux parfums qu'exhale la nature qui s'en- dort et le crépuscule commence quand nous atteignons ce charmant assemblage de champs, de villas, de vergers, de châteaux et de maisons de paysans qui s'appelle Saint- Didier au Mont-d'Or. Pays de belle vue et de bon air par excellence, Saint-Didier passe pour être la plus belle commune du département et nous sommes loin d'aller à l'encontre; aussi est-ce pour nous une bonne fortune que de terminer notre excursion en traversant ce joli village.