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TROIS MAISONS A VAISE 307 tout l'ensemble un grand caractère d'originalité. Ces galeries procuraient de l'ombre ej; de la fraîcheur, et entre les arceaux on devait apercevoir, au delà des prés, tout coupés de petits cours d'eau, les parcs deChampvert et de la côte des Deux-Amants à l'angle de l'un desquels on voit encore aujourd'hui cette petite tour ronde et basse avec un toit presque plat que l'on remarque dans presque tous les paysages de Boucher et de son époque, petite tour qui remplace les pylônes et les obélisques qui ca- ractérisent les œuvres plus illustres du Poussin, de Fran- cisque Millet et de leur école. A l'heure qu'il est, cette maison que notre imagination nous représente comme au temps passé, est un hôtel assez infime, l'Hôtel du Commerce; cet hôtel M. Séon le connaît et même mieux que nous certainement, puis- qu'il en a fait un ravissant dessin dans lequel il le re- produit non pas tel que chacun peut le voir, mais bien tel qu'il était jadis, c'est-à -dire débarrassé de ces tré- teaux et de ces planches qui sont comme une lèpre ac- crochée aux flancs du charmant édifice et qui déshonorent l'exquise pureté de ses lignes. Ce dessin que nous venons de voir est élégant et correct, comme tout ce que produit la plume distinguée de M. Séon, et nous serions heureux de le voir sortir des cartons de son heureux propriétaire pour être reproduit sur le cuivre et servir de gracieux pendant à la villa de Gorge-de-Loup. M. Séon excelle à buriner ces planches si mignonnes et si fines qu'on les croirait sorties des mains délicates d'un des petits maîtres du siècle dernier et s'il lui prenait, un jour, fantaisie de se servir du pinceau, il continuerait évidemment la tradition des Pillement, des De Boissieu, des Michel Grobon qui illustrèrent l'école lyonnaise en i