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422 RAPPORT
est d'un non moindre mérite. Si les premières sont lar-
gement traitées, les secondes ont une rare finesse de touche.
La pensée de les faire est venue à M. Chevrier, par la pu-
blication d'un recueil de poésies d'un poète bourguignon.
Il a voulu illustrer ce recueil, qui a acquis ainsi un double
relief par le mérite de ses vers et par les fines eaux-fortes
qui les accompagnent. Le graveur, traduisant librement la
pensée du poète, a souvent inspiré ce dernier, en créant
quelques sujets, sur lesquels sont venues se greffer les poé-
tiques rêveries de l'auteur du livre. VtAvalanche, le Dada,
les Délicats, le Flagrant 'Délit, l'Epilogue, conçus dans
l'esprit du livre, étaient gravés avant que M. Fertiault n'eût
songé à écrire ses sonnets qui ont cette rubrique. Notons
aussi le côté philosophique, humoristique et moraliste de
plusieurs de ces planches, ce n'est pas là , non plus, le
moindre de leurs mérites.
J'aurais voulu, Messieurs, vous parler aussi avec quelques
détails de ces charmantes productions; mais un autre l'a
déjà fait avant moi, et avec un vrai succès. M. Chevrier a
eu la bonne fortune de voir le docte égyptologue, M. Cha-
bas, déserter un moment ses dieux bien-aimés Lsis et Osiris,
et quitter les bandelettes sacrées des Pharaons, dont il s'est
fait l'historien si complet, pour écrire sur les œuvres jumel-
les de MM. Fertiault et Chevrier, un petit livre dont ce der-
nier nous a fait aussi hommage (i). Dans ce livre,,M. Cha-
bas s'est acquitté de cette double tâche de la manière la plus
gracieuse. Les rats de M. Chevrier lui ont plu aussi, comme
ils plaisent à tous ceux qui les voient, et il lui dit à ce pro-
pos : «. Nous ne sommes pas de ceux qui vous chicaneront
sur votre renom de peintre des rats. Vous déchiquetez les
(i) M. Gindriez en a rendu aussi compte dans le Courrier de
Saône-et-Loire.