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                       CLAUDE MERMET                       427

en antiquités archéologiques et offrant au touriste sa
fontaine druidique, le Brevon, ses débris celtiques ou
romains, la crypte de ses saints, les ruines de son an-
tique et célèbre abbaye, son pittoresque ermitage, ses
vieilles et solides fortifications et ce qui reste de sa cita-
delle, son redoutable Cornillon, qui défendait si puis-
samment le passage entre la France et la Savoie ?
    Aujourd'hui, le chemin de fer et l'industrie donnent la
vie et la richesse à l'intelligente cité, mais déjà, au temps
passé, c'était au travail des métiers, au tissage de la
toile, à la papeterie, à la mégisserie, au roulage, que ses
robustes habitants demandaient l'aisance que l'agricul-
ture leur refusait.
   A part quelques vignes suspendues au flanc de la mon-
tagne, la longue vallée ne produisait, sur ses hauteurs,
que de faibles moissons de seigle et des forêts ; aussi les
habitants des contrées voisines apportaient-ils avec em-
pressement leurs denrées et leurs fruits à la petite cité,
certains que tout leur serait immédiatement acquis et
largement payé ; de là l'importance séculaire de ses
marchés e{ ces halles immenses qui couvraient l'unique
rue de la ville dans toute sa longueur, halles célèbres
dans tout le département, qui servaient à la population
de salon d'hiver et d'été, et qui n'ont disparu que sous
le gouvernement de la Restauration.
   L'air vif de la montagne, autant que la position de la
ville, passage obligé des marchandises et des voyageurs
entre Lyon, Bourg, Genève et Chambéry; la nécessité
de se défendre contre les aventuriers qui, au moyen-âge,
circulaient dans la contrée, le besoin de demander à
l'industrie le pain de chaque jour, avaient de tout temps
éveillé l'esprit des habitants et en avaient fait une race
industrieuse, active, tenace, habile au négoce, brave au