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336 RAPPORT fus assez heureux d'acquérir pour le musée de Chalon. Dans le tome III des Mémoires de la Société de Chalon, publié en 1857, M. Jules Chevrier décrit et reproduit, par le dessin, sur de nombreuses planches, — non plus des bronzes antiques, mais des monuments lapidaires romains. Non loin de Chalon, à l'extrémité de l'un de ses faubourgs (1), se trouve une modeste église. En reconstruisant son clo- cher, en 1829, on avait découvert divers monuments an- tiques, entre autres le magnifique Mercure gaulois qui a fi- guré si longtemps, dans le plus cruel abandon, sous les por- tiques de votre Palais des Arts. Le souvenir de ces décou- vertes s'était conservé dans ce village. Dès que M. Chevrier, qui a sans cesse l'oreille au guet, en vue de nouvelles explorations à faire dans l'intérêt de l'art, en eut connais- sance, il ne dormit plus, jusqu'à ce que la Société eût décidé, sur ses vives instances, que de nouvelles recherches seraient entreprises. Il va sans dire qu'il se chargea d'y pré- sider ; et avec quelle auxiètè il regardait donner chaque coup de pioche dans ce terrain qui formait un vaste po- lyandre romain ! Les trouvailles furent nombreuses et heu- reuses. En peu de temps, surgirent du sol des couronne- ments de piédestaux, des autels votifs, des fûts de colonne, des tombeaux, des statues funéraires et des divinités païen- nes mutilées. C'est dans cet amas de débris qu'avait été trouvé, en 1829, le remarquable Mercure que possède le Musée de Lyon et dont j : ai déjà parlé. N'attendez pas, Messieurs, que je vous décrive ici, un à un, chacun des objets d'art que M. Chevrier fut assez heureux de rencontrer dans cette fouille et qui proviennent, en grande partie, de monuments renversés, sans doute, (1) Fouilles de Saint-Jean-des-Vignes, près Chalon-sur-Saône, en décembre 185s et en février i856. — Chalon. — Dejussieu. 1857.