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8                         POÉSIE

Nous étions harassés dé ce voyage alpestre*-
Et notre lendemain serait laborieux,
On dut se préparer à l'exercice équestre
Du chasseur harcelant un mire furieux.
Des laquais galonnés, nègres, blancs et mulâtres
Nous précédèrent tous dans nos appartements ;
Un feu vif de sapin pétillait à nos âtres,
Et ses reflets dorés nous parurent charmants.
Les parfums de nos lits, les édredbns de cygn«
Pouvaient nous captiver par leur tiède chaleur ;
Mais chaque domestique eut la stricte consigne
D'avertir, au matin, le paresseux dormeur.

L'aube se préparait à sa course céleste,
Lorsque, près des chenils, résonnèrent les cors ;
Nous vêtîmes bientôt la culotte et la veste,
Des bottes d'écuyer, un feutre à larges tords.
Complétant sa toilette, on prit la carabine,
La flasque bien garnie et de forts pistolets,
Des couteaux acérés, d'une trempe très-fine,
Des capsules, du plomb, nos cravaches-sifflets.
Déjà le rossignol et la douce fauvette
Ont chanté dans les bois leur hymne ravissant ;
Les valets, empressés, fredonnent l'ariette ;
Et les chiens vont répondre aux chevaux hennissant.
Ce concert matinal fut pour nous le prélude
Des apprêts terminés et d'un premier appel ;
Il nous rendit heureux de notre exactitude
Parmi des montagnards, dans ce jour solennel.

Arrivés à la cour, un spectacle magique,
Par son étrange aspect, attira nos regards :
Nous vîmes un vautrait, en partie exotique,
Allans, bassets, baubis, corneaUoû, dogues, bûtatds,
Lévriers et mâtins, tous d'admirable espèce ;
Vingt chevaux, dé pur sang, piaffaient avec ardeur,